La légitimité du voile
Louange à Allah Seigneur de l’univers et prière et salut sur le Prophète Mohammad ainsi que sur sa famille et ses compagnons. Après ce préambule, j'ai pris connaissance de l' écrit du dénommé : 'Ahmad Bahâ'-Ad-Dîn dans certains journaux et ce qu'il prétend comme étant licite ce qu'Allah a interdit, particulièrement ce qui a été publié dans la rubrique "yawmiyyât" du journal "Al-Ahrâm" (les pyramides), numéros 36992-36993- 36994 et 36996 où il s'attaque au voile et à la burqa, et appelle au dévoilement, et considère le voile comme une innovation "bid'a" parmi les innovations, ou une mode, et que la mode dépend de la liberté personnelle, et que les femmes portaient la burqa "niqâb" par tradition héritée, et que l'Islam ne l'a ni prescrite, ni mentionnée, et que les femmes s'asseyaient avec le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) dévoilées, et qu'elles œuvraient dans le commerce, la bergerie et dans les guerres dévoilées, et que ceci est resté ainsi durant l'époque des califes bien guidés, ainsi que durant les Etats Omeyyade et Abbasside, et que lorsque se sont convertis les Turcs à l'Islam, ils ont gardé leurs coutumes non islamiques héritées de leurs tribus, telles que "al-bourqou'" et "al-yachmok", et que par la suite ils les ont imposées aux Arabes musulmans, etc.. Il a ainsi considéré licite le dévoilement et renié le voile ainsi que d'autres futilités et mensonges, en falsifiant les preuves et en les détournant de leur sens réel.
Il est bien connu que l'appel au dévoilement du visage de la femme est un appel mensonger et répréhensible du point de vie de la Charia et de la raison, et manifeste de la résistance et de l'hostilité à l'égard de l'islam.
Le Musulman est invité à accomplir tout ce qui peut accroître ses bonnes actions et diminuer ses mauvaises actions, de façon secrète ou apparente, dans tous ses propos et actes, et il doit s'éloigner des moyens menant à la tentation, et éviter de provoquer ses causes ou concrétiser ses objectifs.
Les savants sont appelés à propager le bien en l'enseignant sous toutes ses formes, que ce soit pour les actes d'adoration ou pour les transactions et le comportement religieux, accomplis de façon individuelle ou en groupe. Ceux qui appellent au dévoilement et qui le propagent, le font soit par ignorance, par négligence et sans connaître ses conséquences nocives, soit par mauvaise intention et sans prêter d'importance ni aucune considération aux bonnes mœurs. Ils peuvent aussi agir par hostilité et haine comme c'est le cas des agents et mercenaires parmi les traitres et les ennemis; ces gens-là œuvrent, jour et nuit, secrètement et ouvertement, seuls et en groupes, pour aboutir à cette grande perdition et ce grave désastre. Ils appellent à libérer la femme de la vertu, de l'honneur, de la pudeur et de la chasteté, et l'entrainer vers la bassesse, la turpitude, l'abjection et l'impudeur.
Il est obligatoire de s'éloigner des situations qui impliquent le mal et des pièges de Satan, en œuvres et en paroles, par la langue et par le cœur.
D'autant que le Musulman qui aiguille les gens, doit les appeler à la guidée et à la droiture en les rapprochant des positions qui les préservent et les éloignant des dissensions, ainsi que des positions où ils pourraient être accusés, pour être ainsi un savant divin. Il est rapporté que 'Alî ibn 'Abou Tâlib (Qu'Allah soit satisfait de lui) a dit à Kamîl Ibn Ziyâd dans sa recommandation :(ô Kamîl : "les gens se divisent en trois: un savant divin, un apprenant cherchant le salut, et des incultes suivant tous ceux qui lèvent leur voix, chaque vent les emporte, ils ne sont point guidés par la lumière de la science et ils ne s'attachent à rien de solide ).
L'appel au dévoilement et au rejet du voile est un appel qui ne rapporte aucun bien aux musulmans et musulmanes ni dans leur religion ni dans leur vie, mais inversement cela leur ramènera le mal, la perversion et tout ce qu'Allah déteste et réfute. La sagesse et le bien pour les Musulmans sont dans le voile et non pas dans le dévoilement, et ceci est dans tous les cas. Bien que l'origine du voile est une adoration car l'Islam l'a imposé et a interdit son contraire dans le Livre d'Allah et dans la Sunna (tradition) de Son Messager (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam), comme nous le démontrerons par la suite, si Allah le désire.
Il est également un rempart car il aide à baisser le regard qu'Allah Le Tout-Puissant a imposé de baisser, il aide à freiner les convoitises des pervers, ceux qui ont les cœurs malades, et il éloigne la femme de la mixité avec les hommes, comme il aide à couvrir les parties (du corps) qui attisent les envies.
Le fait de s'exhiber (Tabarodj) n'est pas seulement une libération du voile mais également une libération de la conformité à la Charia d'Allah, un détournement de ses enseignements et un appel à la bassesse. La sagesse principale derrière le voile de la femme est de repousser les tentations, car entreprendre les causes menant aux tentations et tout moyen poussant à y céder, est légalement interdit. Il est connu que la femme est obligée de couvrir son visage et ses charmes, une obligation démontée par le Coran, la Sunna et l'unanimité des pieux prédécesseurs.
Parmi les preuves sur l'obligation du voile et l'interdiction de l'exhibition est la Parole d'Allah (Gloire et Pureté à Lui) dans Son Livre: Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allah, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès.
Ce verset comporte ce qui prouve l'obligation du port du voile et l'interdiction du dévoilement et ceci dans deux endroits du verset; le premier : la Parole d'Allah (Le Très haut) : et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît , ceci démontre l'interdiction de toute forme de manifestation des atours de la femme, sauf ce qui a été exemptée qui sont les vêtements extérieurs et ce qui en paraît sans intention. Cela est prouvé par la confirmation d'Allah (Gloire et Pureté à Lui) en répétant l'interdiction de montrer ses atours, dans le même verset.
Le deuxième: la Parole du Très haut : et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; Le verset est explicite concernant le rabaissement du voile de la tête vers la poitrine, car le visage fait partie de la tête qu'il est obligatoire de couvrir, du point de vue de la raison, de la religion et de la coutume, et il n'y a aucune preuve démontrant que le visage ne fait pas partie de la tête dans la langue arabe, comme il n'est parvenu aucun texte excluant ou exemptant le visage de la tête ni dans le coran, ni dans la tradition prophétique (Sunna) ni à travers leurs significations. L'avis de certains selon lequel le visage est exclu de la tête et qu'il n'est pas visé par le sens général de l'imposition du voile, est rejeté par les sens religieux et linguistique et repoussé par les paroles du reste des savants prédécesseurs et contemporains, comme il est rejeté par deux règles établies par les savants des fondements et les savants de la terminologie du hadith (moustalah). La première est que la preuve d'affirmation devance la preuve de négation. La seconde est : lorsque sont en contradiction permission et interdiction, l'interdiction devance la permission.
Comme Allah (Gloire et Pureté à Lui) sait ce que possède la femme comme moyens de tentation pour l'homme, Il lui a ordonné de voiler ces moyens pour qu'elle ne soit pas une cause de tentation et qu'elle ne soit pas convoitée par ceux qui ont le cœur malade.
"Az-zîna" (les atours) qu'il est interdit de montrer est: un nom regroupant tout ce qu'aime l'homme chez la femme et qui l'appelle à la regarder aussi bien les atours innés que ceux acquis par la suite, c.-à-d.. tout ce avec quoi elle peut parer son corps pour l'embellir.
Quant aux atours innés : ils sont immuables comme le visage, les cheveux et tout ce qui fait partie des atours comme les mains ainsi que les pieds et le cou, etc.. Donc si le visage est la base des atours, et il est sans contestation la base principale de la tentation chez la femme, il est même la source du désir pour l'homme, donc l'interdiction de son dévoilement est confirmée plus que l'interdiction de tout autre atour que pourrait rajouter la femme à son corps. Al-Qortobî a dit dans son exégèse : "Az-zînz" (l'atour) de la femme se divise en deux; inné et acquis :
L'inné: c'est son visage car c'est la base des atours et c'est la beauté de la création et le sens de l'animalité, pour les avantages qu'il comporte et les chemins qu'il offre à la science.
Quant aux atours acquis: ce sont les changements que la femme tente d'opérer pour embellir son corps comme les vêtements, les parures et le khôl ainsi que la couleur (pour les cheveux). fin de la citation.
Al-Baydhâwy a dit dans son exégèse : et de ne montrer de leurs atours comme les parures, les vêtements et les teintures sans parler des endroits du corps qu'elle va embellir, pour ceux à qui il lui est interdit de les montrer" , fin de la citation.
Comme le visage est incontestablement la base des atours selon les textes et selon la logique, Allah, le Tout-Puissant, a interdit à la femme de montrer ses atours et ceci est un jugement général qui n'a pas été spécifié ni par le Coran ni par la Sunna, et il est interdit de le spécifier par les paroles des gens. Toute parole provenant des gens et spécifiant ce sens général doit être réfutée, car les généralités du noble Coran et de la Sunna ne doivent pas être spécifiées par des paroles humaines, et il est interdit de les spécifier par des suppositions sans fondement ou des efforts personnels. Les sens globaux du Coran ne peuvent être spécifiés qu'avec le Saint Coran ou ce qui a été prouvé de la Sunna purifiée ou par le Consensus des prédécesseurs de cette communauté. De ce fait, on dit: comment peut-on interdire "al-far' " (la branche) qui est l'atour acquis et permettre "al-asl" (le fondement) qui est le visage et qui est l'atour principal.
Le sens voulu de la Parole d'Allah, le Très haut : que ce qui en paraît est comme l'ont expliqué Ibn Mas`oud (Qu'Allah soit satisfait de lui) et un nombre de savants prédécesseurs parmi les exégètes et autres: " ce qu'on ne peut pas cacher" comme le mantelet et le vêtement et ce que mettaient les femmes arabes sur leurs têtes et qui descendait sur leurs vêtements "al-miqna'a", et ce qui apparait d'en dessous des vêtements ou ce qui peut se dévoiler sans qu'elles fassent attention, comme cela a été évoqué ci-dessus. Donc il est interdit à la femme de montrer une partie de ses atours et il lui est ordonné de faire des efforts à fin de couvrir tout ce qui fait partie des atours "az-zîna".
Quand Allah (Gloire et Pureté à Lui) a interdit à la femme de montrer ses atours à l'exception de ce qui en parait, c'est pour qu'Il (Gloire et Pureté à Lui) lui apprenne comment préserver ses atours en rabaissant le voile qu'elle met sur la tête, Il a dit: et qu'elles rabattent leur voile cela veut dire de la tête et du haut du visage sur leurs poitrines; qui veut dire la poitrine. Ainsi elle aura couvert la tête et ce qu'elle englobe, la poitrine qui en dessous et ce qui se trouve entre les deux, le cou et ses alentours. De la sorte, la femme est certaine d'avoir couvert ses atours innés et acquis.
Dans la Parole d'Allah (Pureté à Lui) à la fin du verset suivant: Et qu'elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l'on sache ce qu'elles cachent de leurs parures. il y a la preuve qu'Il interdit (Gloire à Lui) à la femme d'appeler à la tentation même avec les gestes et la voix. Ainsi Allah oriente la femme musulmane et l'incite à préserver son honneur et à repousser le mal.
L'interdiction de laisser paraître les atours innés et acquis de la femme est démontrée par l'œuvre du Prophète d'Allah (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) avec son épouse Safiyya et l'œuvre des mères des croyants, ainsi que celle des croyantes à l'époque du Messager d'Allah (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) après la révélation de ces versets et du verset de la sourate Al-'Ahzâb incitant les femmes à se voiler intégralement avec "al-khimâr" et "al-djilbâb", car avant cela les femmes se dévoilaient le visage et les mains et ceci jusqu'à la descente de ce verset. Ainsi, l'on sait que ce qui est parvenu dans certains hadiths sur le fait que les femmes se dévoilaient , ceci était avant la révélation des versets du voile. Par conséquent, il est interdit de les utiliser comme preuves pour permettre ce qu'Allah a interdit car la preuve est dans l'abrogeant "an-nâssikh" et non dans l'abrogé "al-manssoukh", comme ceci est connu chez les gens de la science et de la foi.
Parmi les versets du voile, le verset précédent de la Sourate An-Nour, et aussi la Parole d'Allah (l'Exalté) dans la Sourate Al-'Ahzâb : O Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles: elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. Selon les savants, "djalâbîb" est le pluriel de "djilbâb" qui est tout vêtement dans lequel la femme s'enveloppe par-dessus ses vêtements "ad-dir' " et son foulard "al-khimâr", afin de couvrir ses atours innés et acquis. Il y a également la Parole d'Allah (l'Exalté): elles en seront plus vite reconnues ... , elle vise particulièrement le visage, car c'est avec le visage qu'on reconnait la personne, ce texte est explicite sur l'obligation de voiler le visage. Allah (Pureté à Lui) dit par la suite: et éviteront d'être offensées. , ce texte démontre que voir les charmes de la femme lui fait du tort à elle même et aux autres par la tentation et le mal, et pour cela Allah (l'Exalté) lui a interdit de laisser paraître ses charmes , et si on n'avait que ce texte d'Allah (l'Exalté) comme preuve sur l'interdiction du dévoilement du visage cela aurait suffit pour prouver l'obligation de voiler les atours de la femme, dont le visage qui est le plus grand des atours; car on reconnait la femme par son visage et c'est ce dernier qui attire la tentation.
'Omm Salma a dit (lorsqu'à été révélé le verset : de ramener sur elles leurs grands voiles: : "les femmes des Ansârs sont sorties comme si elles portaient des corbeaux sur la tête, de quiétude, enveloppées dans des vêtements noirs". Ibn 'Abbâs a dit: "Allah a ordonné aux croyantes que si elles sortaient de leurs maisons pour un besoin quelconque, de se couvrir le visage du haut de la tête avec de grands voiles et de ne laisser paraître qu'un œil". Et Mohammad ibn Sîrîn a dit: "j'ai interrogé 'Obayda As-Salamânî au sujet de la Parole d'Allah (Exalté soit-Il): de ramener sur elles leurs grands voiles: , il s'est couvert le visage et la tête en ne laissant paraître que son œil gauche. Les paroles des exégètes à ce sujet sont nombreuses, toutefois, le moment ne permet pas de les énoncer.
Parmi les versets sur le voile également, la Parole d'Allah (Exalté soit-Il): Et si vous leur demandez (à ses femmes) quelque objet, demandez-le leur derrière un rideau: c'est plus pur pour vos cœurs et leurs cœurs; , ce verset est un énoncé explicite sur l'obligation pour la femme de se voiler en présence d'hommes, et Allah (Gloire à Lui) a indiqué la sagesse derrière cette obligation: le fait de se voiler purifie les cœurs des hommes et des femmes, et éloigne de la turpitude et de ses causes.
Ce verset est général, il est destiné aux épouses du Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) et aux autres croyantes. Selon Al-Qortobî (Qu'Allah lui fasse miséricorde), ce verset vise toutes les femmes selon le sens voulu et selon ce que stipulent les fondements de la religion sur le fait que la femme est entièrement " 'awra" ( aucune partie de son corps ne doit être révélée), son corps et sa voix, donc il lui est interdit de les dévoiler qu'en cas de besoin, tel que dans le témoignage contre elle, ou de maladie touchant son corps, ainsi que d'autres versets prouvant l'obligation du voile". Al-Qortobî (Qu'Allah lui fasse miséricorde), en disant que la voix de la femme est " 'Awra" (ne doit pas être entendue) ; il sous-entend "parler avec complaisance". Quant à sa voix naturelle, elle n'est pas " 'awra" , en raison de la Parole d'Allah (Gloire à Lui): O femmes du Prophète! Vous n’êtes comparables à aucune autre femme. Si vous êtes pieuses, ne soyez pas trop complaisantes dans votre langage, afin que celui dont le cœur est malade [l’hypocrite] ne vous convoite pas. Et tenez un langage décent. Allah (Gloire à Lui) leur a interdit d'être complaisantes dans leur langage afin que celui dont le cœur est malade de passion ne les convoite pas, et Il leur a permis (Exalté soit-Il) de parler de manière ordinaire, car les femmes à l'époque du Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) lui parlaient et l'interrogeaient (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) sans qu'il renie leur attitude. De même, les femmes à l'époque des Compagnons du Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam), parlaient avec les Compagnons et leurs demandaient des fatwas, et ces derniers ne le leur reprochaient pas; ceci est une chose connue et ne suscite aucun doute.
Parmi les arguments de la Sunna:
ce qui est authentiquement rapporté dans les deux Sahîhs (d'Al-Boukhârî et Mouslim) selon lesquels, Le Prophète, lorsqu'il ordonna aux femmes de sortir pour accomplir la prière de Al-`Id à la mosquée, elles dirent: "O Envoyé d'Allah, il arrive que l'une d'entre nous ne trouve pas de quoi s'habiller". Le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) répondit: "Que sa coreligionnaire lui emprunte l'un de ses habits"., unanimité sur son authenticité. Cela prouve que ce qui était de coutume chez les femmes des Compagnons est qu'elles ne sortaient que vêtues d'un grand voile "djilbâb"; et dans l'ordre de se vêtir d'un "djilbâb" il y a la preuve qu'il est obligatoire de se voiler. Il est également rapporté dans les deux Sahîhs (d'Al-Boukhârî et Mouslim) selon `A'îcha (Qu'Allah soit satisfait d'elle): Les femmes croyantes assistaient à la prière de soubh (du matin) présidée par l'Envoyé d'Allah (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam); elles retournaient ensuite chez elles, tout en étant complètement recouvertes de leurs vêtements faits de soie ou de laine; et sans que personne ne put les reconnaître.
Les savants prédécesseurs sont unanimes sur l'obligation pour la femme musulmane de voiler son visage et qu'il est " 'awra" obligatoire à voiler, sauf devant un "mahram" (personne qui lui est interdit d'épouser). Ibn Qodâma a dit dans son livre ''Al-Moghnî'' : la sacralisation "al-ihrâm" de la femme est dans son visage, en cas de besoin elle se voile le visage, mais globalement il est interdit à la femme de se couvrir le visage lors de la sacralisation comme il est interdit à l'homme de se couvrir la tête, sauf ce qui a été rapporté d' Asmâ' sur le fait qu'elle se couvrait le visage pendant sa sacralisation "al-ihrâm". Al-Boukhârî ainsi que d'autres ont rapporté que le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) a dit: La femme ne doit pas porter de Niqâb ni de gants. . Par contre si elle a besoin de se voiler le visage car des hommes passent près d'elle, elle se couvre le visage avec un voile par-dessus sa tête, selon ce qui est rapporté de `A'îcha (Qu'Allah soit satisfait d'elle) qui a dit: Les escortes passaient par nous, pendant que nous étions en état de sacralisation avec l'Envoyé d'Allah (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam). Quand ils furent à côté de nous, l'une de nous fit baisser son voile élevé sur sa tête, pour cacher son visage. Puis, quand ils passèrent, nous découvrîmes de nouveau chacune son visage. .
Lors de la sacralisation "al-ihrâm" il est interdit à la femme de porter le voile facial que ce soit burqa, niqâb, ou tout autre voile couvrant le visage spécifiquement; il ne lui est pas interdit de porter le voile de façon générale. 'Ahmad a dit: "elle peut ramener son voile sur son visage par-dessus la tête, mais elle ne doit pas soulever la partie inférieure de son vêtement" . Fin de citation.
Ibn Rochd (Averroès) a dit dans son livre "Al-Bidâya": ils sont unanimes sur le fait que l'état de sacralisation de la femme se repose sur son visage et qu'elle doit couvrir sa tête et voiler ses cheveux et qu'elle peut baisser légèrement le voile sur son visage par-dessus sa tête, se préservant ainsi des regards des hommes.
Plusieurs savants ont donné leurs avis sur la question . De tout ce qui précède, on constate que les savants de l'Islam ont été unanimes sur le dévoilement du visage de la femme lors de la sacralisation, et ils sont unanimes sur l'obligation pour elle de le couvrir en présence d'hommes. Etant donné que le dévoilement du visage est obligatoire lors de la sacralisation, le voiler dans les autres situations est encore plus obligatoire.
Par ailleurs, Asmâ' (Qu'Allah soit satisfait d'elle) se voilait le visage en permanence. Le fait de porter le voile facial "an-niqâb" lors de la sacralisation est interdit car le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) l'a interdit dans le hadith précèdent et il est des plus grandes preuves que la femme se voile le visage en temps normal. La signification du hadith: La femme ne doit pas porter de Niqâb ni de gants. est qu'elle ne porte pas ce qui a été taillé et cousu pour le visage comme "an-niqâb" ou pour les mains comme les gants; cela ne veut pas dire qu'elle ne couvre pas le visage et les mains comme se l'imagine certains, il est obligatoire de les voiler mais sans "niqâb" ni "gants". Ceci est l'explication des savants en jurisprudence "Fiqh" et des savants religieux en général dont l'érudit As-Sana'âniyy (Qu'Allah lui fasse miséricorde). De ce fait, l'ont sait l'obligation pour la femme de se voiler et de voiler son visage, il devient donc interdit à la femme de laisser paraître son corps ainsi que ses atours sauf ce qui en parait en cas de nécessité ou sans faire intention, comme cela a été démontré précédemment. Cette interdiction est venue afin de réprimer la tentation. Et celui qui prétend le contraire se trompe et contredit les preuves. Il n'est permis à personne de suivre les passions et les traditions qui contredisent les lois d'Allah (Gloire et Pureté à Lui) car l'Islam est la religion de la vérité, de la guidée et de la justice dans toute chose, il exhorte au bon comportement et aux bonnes œuvres, et interdit le mauvais comportement et les mauvaises œuvres. Nous invoquons Allah de nous guider ainsi que tous les Musulmans vers ce qui Le satisfait, et de nous préserver des maux de nos âmes et de nos actes, Il est Magnanime et Généreux. Que la prière et salut d'Allah soient sur notre Prophète, Mohammad, ainsi que sur sa famille et ses compagnons.
Les Fatwas d'Ibn Bâz > Cinquième volume > La légitimité du voile islamique
(Numéro de la partie: 5, Numéro de la page: 224-233)
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